la page 141 de "L'Herbier poésies"
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Dans cette forêt des merveilles
Tout est calme et pourtant
Des promeneurs tout de noir vêtus
Semblent sous leur parapluie noir ne rien vouloir voir
Tout est calme et pourtant
De belles dames à genoux
Ne sont pas là pour prier ni même pour s’amuser
Tout est calme l’air embaume et pourtant
En prêtant l’oreille
Dans ce silence parfumé
J’entends les cris des anémones sauvages
Et croyez-moi percevoir le cri de l’anémone sauvage
Le soir au fond des bois me fend le cœur
Ce cri vient mourir au bas de la colline
Parmi la bise errant en courts abois
L’anémone sauvage pleure
Et dans ce cri qui monte alors que le soleil décline
Je vois son agonie
Qu’on aurait pu croire câline
Mais qui dans le beau vase du salon
Sera lente et navrante à la fois
Il fait doux en ce soir printanier
Où se dorlote un paysage lent
Moi à travers ce couchant couvert d’un bleu à l’âme
J’entends comme un long soupir triste de dame nature
Ne cueillons pas les fleurs sauvages
Elles aiment tant avoir la liberté
D’offrir aux promeneurs une surprise enchantée.
(PS : Il y a du Verlaine dans l’air de cette chanson.
« Le son du cor s’afflige vers les bois »
Verlaine dans son recueil Sagesse en 1881)
Commentaires
1 Balaline Le 26/04/2019
jamadrou Le 26/04/2019
2 Josette Le 26/04/2019
jamadrou Le 26/04/2019
3 ABC Le 27/04/2019
en oubliant qu'elle passe
sans jamais trépasser
puisqu'elle renaîtra
d'une année à l'autre
Cueillir la saison
ses fleurs et ses odeurs
en sachant que demain
elle va déjà nous quitter
l'une la précède l'autre la suit
Cueillir la saison
fille, femme, mère
soucieuse de sa beauté
pour ne jamais la perdre
au fil des jours qui s'égrènent
Cueillir la saison
en aimer chaque couleur
avant qu'elle ne s'estompe
silencieux le noir passe
pour éteindre la lumière
jamadrou Le 27/04/2019
4 marine D Le 29/04/2019
Bisous
jamadrou Le 29/04/2019
5 Martine Le 03/05/2019
Oui, l'avenir est bien sombre pour la Nature. Les prairies, les bords de chemins qui explosaient de floraisons diverses au temps de notre jeunesse ne sont plus que souvenirs. On commence à voir revenir les coquelicots dans les champs audois. Mais plus de bleuets et autre œillets sauvages.
Mon jardin a un large espace laissé libre où se multiplient les orchidées indigènes ( plus de dix différentes) mais également le millepertuis, le salsifis , la marguerite, lin bleu et un petit lin jaune et tant d'autres encore que je tente d’identifier... Pas de bouquet dans la maison. Je préfère les admirer et les humer dans leur milieu. Pourtant, comme Marine, je garde une image émue pour le petit bouquet de pâquerettes, myosotis et pissenlits offert à ma mère qui fondait de tendresse.
Merci pour beau partage Jama
;)
jamadrou Le 03/05/2019